La réalité dépasse la fiction

Ils sont tous alliés ou parents, ils négocient leurs parcelles de pouvoir devant Dieu. Car ils sont croyants. À cette époque, la foi est brûlante comme une épée qui se forge dans l’enclume et dans le feu. Les évêques et les moines jouent leur rôle de temporisateurs. Ce sont eux qui bénissent le mariage entre familles rivales, pour reporter les affrontements et redéfinir les territoires. La messe, le pèlerinage, les croisades étaient une façon de se diriger vers la lumière divine. Elle éclairait tout. Les temps féodaux sont les temps du serment, de la fidélité. L’intégration à une structure féodale servait non pas à étouffer, mais à guider vers cet absolu.Les gens du Moyen-Âge savent que la volonté de puissance est le moteur de ce monde, et que seule la sanctification des actes sauve l’équilibre psychique du monde. Cela leur permet de travailler pour les autres, les paysans, les pauvres… Tout en fin de compte est une question de droit, de traités, de liens de vassalité, de négociations. Le sang coule, de toute façon, la mort arrive, les gens sont éphémères. Mais les châteaux et les églises restent pour les siècles après, lorsque toute les passions seront terminées. C’est cet univers du réel en quête de transcendance que nous vous présentons. Il explique la force de l’Occident : le culte de Dieu et de la vérité. Que l’on soit un moine dans une abbaye, une forteresse ou une cité médiévale, en train de prier ou de peindre, de vivre en plein air ou de se cacher, ou d’étudier la science, cette inconnue…

Matthieu Delaygue