Le Musée de la Cour d'Or de Metz, une histoire partagée
Commencement de la république messine, Auguste Migette (Trèves, 1802 -
Metz, 1884), 1862, huile sur toile, inv. 12 342.
La Cour d'Or, un nom mystérieux pour un lieu de mémoire qui retrace l'histoire de la ville de Metz depuis ses origines jusqu'à la fin du XIXe siècle. Un nom prestigieux surtout qui fait écho au lointain passé de la cité, lorsqu'au sortir du séisme qui détruit l'empire de Rome, Divodurum devint capitale des rois d'Austrasie. Il est fort probable en effet que le musée actuel situé sur la colline Sainte-Croix - le noyau historique de la ville - se dresse sur les ruines du palais mérovingien (domus aurea) occupé au début du VIe siècle par Thierry 1er, le fils de Clovis.
Cet
établissement de près de 14 000 m², qui conserve aujourd'hui des
collections d'une grande diversité (Archéologie, Militaria, Histoire
Naturelle, Ethnologie et
Beaux-arts), est une sorte de condensé raisonné des riches heures de
l'agglomération
et de sa région. Certains y flânent puis sortent frappés par la
richesse des plaques du chancel de l'abbaye Saint-Pierre-aux-Nonnains
(VIIIe-IXe siècles). D'autres, férus de sculpture, s'attardent devant le retable de
Mithra (IVe siècle) et ses figures foisonnantes admirablement conservées. D'autres
encore, préfèrent les salles de peintures où, les oeuvres d'artistes
messins (Le Prince, François de Nomé, Charles Poerson, Migette, etc.),
côtoient les maîtres incontestés que sont Van Dyck (Saint Jude Thadée), Corot
(le petit berger), Delacroix (montée au calvaire) ou Moreau (OEdipe
voyageur).
'histoire de cette institution bientôt bicentenaire (l'origine du
musée de Metz est à rechercher dans la création du
Muséum d'histoire naturelle fondé par Jean-Joseph-Jacques Holandre en
1817), est pourtant atypique dans le paysage muséal français. Metz, en
effet, n'a pas fait figure de ville pionnière en matière de mise en valeur de son
patrimoine alors qu'elle possédait de nombreux vestiges remarquables !
Et, alors que Nancy est choisie par Bonaparte (article premier de l'Arrêté
consulaire de Chaptal du 1er septembre 1801) pour
recevoir d'importants dépôts du Muséum du Louvre, la municipalité de Metz - pressée
par les membres de son Académie - s'éveille timidement à une conscience
patrimoniale.
Matthieu Delaygue (extrait)
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La Revue de L’HISTOIRE — N° 69
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